Crédit photo : Blandine Galtier

Si la fin du mot friche est le début du mot richesse, ce n'est pas un hasard

par Joëlle Bordeau, auteure

Si la fin du mot abandon est le début du mot donner, c'est également un signe.

Hélène Soulier et Blandine Galtier approchent, chacune à leur façon, la friche, cet espace à l'abandon, riche de sens. Un espace où l'absence donne vie à la poésie, à l'imaginaire.

Au travers de cette expérience, elles cherchent à donner.
Donner à voir. Donner matière à réflexion. Transmettre.

Au départ, un espace sans affectation auquel elles vouent toutes deux une affection particulière.
Une sensibilité partagée.

Toutes deux œuvrent tels des archéologues et des explorateurs. Elles collectent, observent, repèrent les traces, la lumière, les ombres portées, les paroles livrées, les sens délivrés par le lieu.

A l'arrivée, un récit. Elles racontent ce territoire à travers ce qui fait sens, son histoire, son présent avec la vie cachée, souvent invisible parfois interdite.

Faire le plus possible avec. Le moins possible contre.

Gilles Clément — Paysagiste, botaniste, entomologiste, biologiste et écrivain

L'interprétation et la représentation de ces espaces "blancs" sont ici questionnées.
Blanc comme la représentation cartographique de ces espaces "vides".
Blanc comme le papier. Celui qui sera gravé.

Une façon de révéler leur fascination et de partager leur intérêt pour ces lieux poétiques aussi riches qu'éphémères.

"Sur le grand terrain vague…
Dans l'ombre solitaire, il fait peur aux enfants. Tant mieux si son mystère éloigne les passants
Quand il pleut, quand il neige, quand il vente partout, pour nous deux c'est l'auberge des plus beaux rendez-vous"

Jean Siegfried (film de Marcel Carne, "Terrain vague")