Qui parle donc ?
La plante n'est pas un objet, c'est un sujet. C'est là le point de départ de l'équipe du projet "Qui parle donc ?". Le processus créatif, qui intègre l'Intelligence Artificielle pour permettre au public de se représenter les interactions de la plante avec son milieu, sera l'occasion d'une expérience menée comme dans un laboratoire. Il s'agira alors pour l'équipe d'envoyer des stimuli artificiels (lumière, vent, son) pour pouvoir enregistrer et suivre les réactions de la plante en retour et en direct.
Une invitation au voyage
par Joëlle Bordeau, auteure
Avez-vous déjà imaginé, si vous étiez une plante, le bruit d'une abeille venant butiner votre nectar, celui de l'eau tombant sur une de vos feuilles ? Savez-vous que le son de grenouilles en Mauritanie imite le son de chocs de roseaux les environnant ? Savez-vous que les plantes sont sans arrêt en mouvement, plus particulièrement la nuit ?
C'est certain, les plantes "vivent". L’étendue de leur spectre perceptif est vaste. Aussi vaste que le champ des questions liées aux enjeux scientifiques : la question de l'échelle, de l'interaction entre l'eau et les plantes, du microscopique et du macroscopique, du mouvement, de la surveillance… Qui surveille qui ? Qui parle à qui ?
Ancrée sur cette idée, la résidence invite le public à voyager à l'intérieur des plantes.
Elle croise la démarche de scientifiques travaillant sur les capacités d’écoute du végétal et une installation artistique donnant à imaginer la perception des plantes.
La finalité : montrer un nouveau regard sur le végétal.
Qui parle donc, la nature ou les hommes ? En eux-mêmes les faits sont muets, les forces naturelles sont des mécanismes bruts.
Bruno Latour — dans Nous n'avons jamais été modernes
Cette résidence est le prolongement, en version nomade, d'une installation artistique existante, un dispositif de médiation innovant capable de sensibiliser les publics à la vie végétale.
Dans cette étape, les équipes repensent l'installation, reprennent l'écriture son, image, lumière pour aller plus loin, pour en faire une version plus sensible et compréhensible, pour la faire voyager.
La question de l’Intelligence Artificielle et de la Vie Artificielle est introduite dans l’installation pour faire découvrir au public les outils scientifiques pour représenter, simuler et comprendre le monde réel.
Au-delà de tous ces questionnements, le projet nous invite à remettre l'espèce à l'échelle du monde. Le micro à l'échelle du macro.