Renature

Est-ce que restituer des espaces à la nature constitue un bond en avant ou un retour en arrière ? C'est ce sur quoi l'équipe du projet "Renature" souhaite centrer un travail de recherche qui les mènera à la rencontre des acteurs qui travaillent et évoluent dans ces espaces particuliers entre terre et mer que sont les marais côtiers. Chercher à comprendre leurs visions de la renaturation et leurs points de vue sur ces zones en danger, c'est aussi se questionner sur la place de l'homme dans la nature.

Crédit photo : Olivier Crouzel Crédit photo : Olivier Crouzel

Renaturation, restauration, reconquête, réhabilitation…

par Joëlle Bordeau, auteure

"Anne et moi, nous nous sommes rencontrés sur l'île Nouvelle". L'histoire commence ainsi. Cela présageait une jolie suite. Ce jour-là, sur cette île, Anne Gassiat, géographe, travaille avec d'autres scientifiques sur les digues et la renaturation. Olivier Crouzel, artiste vidéaste, réalise une installation à partir de personnages et de paysages rencontrés sur l'île.

Tous deux, curieux, sont sensibles à la question de la nature.

Elle, travaille sur les problématiques liées à l'écologique, l'agriculture, l'environnement.

Lui, travaille depuis longtemps sur l'environnement, les migrations, les traits de côte…

Tous deux travaillent sur le terrain et la rencontre.

Il rencontre des paysages, il prend des images.

Ils rencontrent des personnes, ils mènent des entretiens.

Elle de manière construite, lui de manière fortuite.

Tous deux aiment les croisements et la diversité des regards.

Ensemble, ils décident d'explorer la question de la renaturation.

Restituer des espaces à la nature : est-ce un retour en arrière ou un bond en avant ?

Doit-on laisser faire la nature, la laisser sauvage, la laisser reprendre ses droits ou l'homme doit-il intervenir ?

L’originalité du projet réside dans la juxtaposition de deux processus de travail, celui du scientifique et celui de l’artiste, sur une même question, un même territoire et une même temporalité.

L’opposition entre nature et culture n’est pas universelle.

Philippe Descola — Anthropologue

Ensemble, ils explorent le terrain, trois marais aquitains, avec des repérages, des prises de vue, des entretiens…

Des entretiens à deux mêlant rigueur scientifique et liberté artistique.

Des entretiens "dissonants" pour faire émerger des idées.

Ils travaillent leurs matières recueillies.

Elle avec une approche scientifique, sémantique. Lui, plastique.

Ils échangent, croisent pour concevoir "quelque chose" ensemble.

Le croisement va donner naissance à une installation vidéo et sonore avec un contenu scientifique et artistique.

Donner à penser et à voir cette question de notre rapport à la nature.

Imaginer de grandes lignes.

Mise à jour le 02/10/2019